Chat qui bave : est-ce grave ? Les raisons de l’hypersalivation
25 juin 2019 -
Lorsque l’on aime son animal, veiller à son bien-être et à sa santé est primordial, car votre chat peut parfois être sujet à des maladies ou autres troubles inquiétants. Parmi ceux qu’il peut rencontrer, il existe celui de l’hypersalivation, caractérisé par une sécrétion anormale de bave. Un chat qui bave peut être atteint par différentes pathologies ; voici les principales raisons qui peuvent expliquer ce phénomène.
Les principales raisons d’un chat qui bave :
De nombreux facteurs peuvent générer une salivation excessive chez votre chat. Tous ne sont pas graves, mais certains demandent toute votre attention :
1) Les affections buccales
Tout comme l’être humain, notre compagnon à quatre pattes peut lui aussi rencontrer quelques problèmes de santé. La bouche est une partie sensible, souvent exposée à un grand nombre de bactéries, et peut, de ce fait, être sujette à infections. Parmi les plus connues, on peut en énumérer quatre, récurrentes, qui sont : la gingivite, le calicivirus, la stomatite caudale (ou complexe gingivo stomatite félin), ou encore les ulcères.
Afin de poser un premier diagnostic et avant d’aller consulter votre vétérinaire, votre animal doit présenter un des troubles suivants :
- Vous remarquez que, malgré son envie de manger, il a du mal à mâcher sa nourriture, cela engendrant une perte d’appétit.
- Son haleine devient désagréable, voire nauséabonde.
- Sa salive est sécrétée de manière assez abondante et très inhabituelle
- Ses gencives n’ont plus leur couleur rosée mais sont enflammées et virent au rouge.
Si vous pensez que votre chat souffre au niveau de ses dents, il est primordial de consulter un vétérinaire afin de faire un bilan bucco-dentaire et de pouvoir le soulager au plus vite avec des soins et traitements adaptés. Par ailleurs, une alimentation différente et plus tendre pourra, alors, lui être conseillée.
2) La rage
En dehors des problèmes évoqués précédemment (niveau buccal), d’autres pathologies peuvent survenir, expliquant cette hypersécrétion de la salive.
Malheureusement, la rage fait partie d’une des raisons connues de l’hypersalivation. Cette maladie étant normalement éradiquée en France, il est très rare de rencontrer ce cas de figure. La législation préconise d’ailleurs à tout propriétaire de chats ou de chiens de faire vacciner leurs animaux contre la rage peu après leur naissance (vaccins conseillés).
Pour ceux qui voyagent en dehors de l’Europe, ils peuvent cependant côtoyer des animaux infectés. Dans ce cas, une grande vigilance est de rigueur, car cette maladie est contagieuse et transmissible. En effet, une simple morsure peut causer la mort de votre animal. Le vaccin contre la rage devient obligatoire pour tout animal voyageant hors de France.
3) Encéphalite et épilepsie
Ne connaissant pas forcément l’héritage génétique de votre petit félin, il peut survenir dans sa vie d’autres maladies, fort heureusement très rares, mais dont nous devons parler dans cet article, à savoir : l’épilepsie et l’encéphalite. Ces dernières sont liées à des dysfonctionnements cérébraux amenant, là aussi, une sécrétion anormale de bave. Bien évidemment, si plusieurs symptômes tels que ceux décrits ci-dessous se manifestent, vous devrez rapidement consulter votre vétérinaire :
Soit :
- Une grosse fatigue
- De la fièvre
- Des vomissements
- De la bave
- Des convulsions
Autres causes pouvant expliquer pourquoi votre chat bave :
Les maladies ne sont pas toutes à l’origine de l’hypersalivation de votre chat. Il peut y avoir d’autres causes extérieures à ce phénomène, parfois impressionnant. Nous les décrivons ci-dessous :
4) L’intoxication
Si vous habitez à la campagne, par exemple, ou possédez un jardin, votre animal aura l’habitude de vagabonder comme bon lui semble. Malheureusement, votre chat peut se trouver en présence de produits toxiques laissés par l’homme (par ex : pour traiter ses plantes contre les escargots ou limaces, entre autres). Votre chat, en les ingérant, va s’empoisonner. Cette situation arrive très fréquemment et il est essentiel de ne pas la négliger.
Quels sont les symptômes :
- Fièvre
- Tremblements
- Convulsions
- Vomissements
Si vous vous retrouvez dans ce cas, emmenez en urgence votre animal chez le vétérinaire car son pronostic vital est engagé et il mourra très rapidement si rien n’est tenté. Si vous ne savez pas ce qu’il a pu ingérer, n’essayez pas de le faire régurgiter au risque d’aggraver l’état de son œsophage et de son système digestif.
5) Les plantes d’intérieur, comme d’extérieur :
On l’ignore très souvent mais sachez que de nombreuses plantes sont toxiques pour votre félin. Nous vous conseillons donc, avant de les acheter, de vérifier sur le web si elles sont toxiques pour lui. Si vous les aviez déjà avant l’arrivée de votre animal, mettez-les dans un lieu inaccessible, d’autant plus si votre chat est encore très jeune. Les conséquences pourraient être, là aussi, désastreuses.
Pensez à lui fournir de l’herbe à chat, pour compenser son envie de consommation de plantes. En effet, cette herbe est en général très appréciée par les chats et a, de plus, une action purgative. Son transit intestinal s’en trouvera amélioré.
Concernant les plantes d’extérieur, si vous possédez un jardin ou même une simple terrasse, sachez que beaucoup d’entres elles sont également toxiques pour votre animal de compagnie.
Nous avons dressé une liste (non exhaustive) de plantes toxiques dans cet article (extérieur et intérieur), et vous trouverez ci-dessous un extrait :
Yucca, Ficus, Philodendron, Buis, If, Muguet, Eucalyptus, Dracaena, Aloes, Aconit, Arum, Azalée, Amandier, Croton, Digitale, Hortensia, Genévrier, Houx, Iris, Jonquille, Laurier, Ginkgo, Gui, Fougère, Feuilles de rhubarbe, Thuya, Tulipe, Hyacinthe,…
6) Insectes vénéneux
En mars-avril, les chenilles processionnaires (en colonies) descendent des pins pour aller s’enterrer plusieurs mètres plus loin. Elles sont une menace non négligeable pour vos animaux (tout comme pour l’humain, d’ailleurs). En effet, leurs poils très urticants et très aériens, se détachent lorsqu’un stress les atteint et libèrent, alors, une substance appelée thaumétopoéïne, très urticante et allergisante.
Lorsque votre chat joue avec ces chenilles, les poils se trouvant sur ses pattes seront léchés lors de sa toilette et atteindront alors sa cavité buccale. Cela va engendrer une salivation excessive, une importante inflammation de la langue, des oedèmes possibles, voire même une nécrose de la langue. Une partie de cette dernière peut tomber avec tous les problèmes qui en découleront. Toutes les parties de l’animal touchées par la thaumétopoéïne subiront des dommages tissulaires plus ou moins importants. Les réactions sont différentes selon les cas.
Dans le cas de réactions allergiques très fortes, le pronostic vital de votre animal peut être engagé. Si vous pensez que votre animal a été en contact avec des chenilles processionnaires, nous vous conseillons, dans un premier temps de rincer, sans frotter, les parties atteintes par l’inflammation. Dans un second temps, rendez-vous, en urgence, chez votre vétérinaire, le risque étant très sérieux.
7) Les causes ordinaires d’un chat qui bave
Lorsque votre animal a léché un aliment présentant un goût désagréable pour lui, il va chercher par tous les moyens à s’en débarrasser. La solution la plus naturelle qui se présente à lui est celle de saliver. Son organisme va le déclencher par lui-même, en auto-défense et l’aidera, ainsi, à nettoyer sa bouche. Un chat qui bave dans ces circonstances ne doit donc pas vous alarmer.
C’est la même situation qui se produit lorsque vous essayez de lui administrer des médicaments à l’aide de pipettes. Vous constaterez que, si le goût lui déplaît ou si le médicament est amer (comme par exemple l’antibiotique métronidazole), il salivera abondamment tout en essayant d’écarter la pipette / le médicament avec ces pattes.
De même, si un aliment ou un corps étranger est coincé entre les dents ou les gencives de votre chat, l’hypersalivation se met en route automatiquement. Dans la mesure du possible et le plus délicatement possible, vous pourrez l’aider à se débarrasser de ce qui l’encombre. Si vous n’y parvenez pas, il pourra alors être nécessaire d’appeler votre vétérinaire en lui demandant conseil. Ce dernier sera à même de décider si vous devez ou non vous rendre à son cabinet.
8) Chat heureux ou stressé
Au-delà de tout ce que nous avons évoqué précédemment, il y a d’autres raisons d’ordre plus émotionnel, qui déclenchent l’hpersalivation. En effet, certains félins salivent, tout simplement, parce qu’ils sont heureux : lorsque leur propriétaire les caresse, les bichonne, les « papouille ». De ce fait, le ronronnement n’est jamais très loin et c’est plutôt bon signe, voire très bon signe. Le seul inconvénient à cela est le fait qu’il mouille quelque peu vos mains, vos vêtements, ou les draps de votre lit,… Une simple serviette de protection fera l’affaire pour éviter ce léger désagrément.
Un chat qui bave et ronronne par intermittence, pour de bonnes raisons (suite aux câlins que vous lui donnez ou lorsqu’il mange,…), est un chat en bonne santé, tant physique que psychique. Mais, si votre animal ronronne continuellement, cela peut être le signe d’une maladie, d’une blessure, d’une souffrance ou d’un stress.
En effet, lorsque votre animal est stressé, les ronronnements continus sont parfois accompagnés d’une importante sécrétion de bave. Le stress peut être causé par différents facteurs tels qu’un changement de lieu de vie, un déplacement en voiture, un nouvel animal à la maison… Si vous constatez que la situation ne s’améliore pas avec le temps, nous vous conseillons d’en faire part à votre vétérinaire qui pourrait, le cas échéant, lui prescrire des phéromones calmantes artificielles. Cela aidera votre animal à calmer son stress et lui permettra de s’adapter, tranquillement, à la nouvelle situation en question.
Conclusion
Vous l’aurez compris, il est très important d’observer votre animal dans son quotidien, dans son comportement, pour être sûr que tout va bien. C’est le meilleur conseil que nous pourrions vous donner, et d’autant plus face à un chat qui bave abondamment. Plus vous l’observez, plus vous le connaissez et mieux vous saurez intervenir au bon moment.
En effet, si vous constatez quelque chose d’anormal (hypersalivation soudaine, miaulements inhabituels, ronronnements constants, agitation, tremblements, convulsions…), et si vous n’en connaissez absolument pas les raisons, nous vous recommandons très vivement de faire appel à votre vétérinaire qui saura lui, selon le diagnostic posé, faire le nécessaire pour prendre les meilleures décisions pour votre animal de compagnie.
Il est important également de noter que les périodes les plus sensibles pour votre animal sont celles qui correspondent à leur plus jeune âge, à leur croissance (ils expérimentent tout !) mais aussi à leur âge avancé. Dans les deux cas, ils sont plus fragiles, plus vulnérables et peu enclins à se défendre de tout ce qui se présente à eux.
Nous espérons, à travers cet article, vous avoir apporter des réponses pertinentes aux questions que vous auriez pu vous poser concernant l’hypersalivation de votre animal.
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